Les stimulateurs cardiaques

Deux types de stimulateurs peuvent être employés:

  • · le stimulateur mono­chambre avec une seule sonde de stimulation (sonde mono ou bipolaire),
  • · le stimulateur double chambre avec deux sondes d'écoute et de stimulation l'une à l'étage auriculaire, l'autre à l'étage ventriculaire.

On préfère de plus en plus actuellement recourir au stimulateur double chambre chaque fois qu'une activité auriculaire organisée est décelable se traduisant par des ondes P bien individualisables sur l'électrocardiogramme.

La synchronisation auriculo­ventriculaire est en effet nettement plus performante, plus physiologique en ce qui concerne le maintien du débit cardiaque et les performances à l'effort.

L'intervention que nécessite la mise en place d'un stimulateur est une intervention chirurgicale simple de courte durée, 30 minutes environ, ne nécessitant pas obligatoirement d'anesthésie générale

La ou les sondes d'entraînement sont introduites dans une veine de la région sous claviculaire, habituellement veine sous-clavière, et poussées sous contrôle radiologique par amplificateur de brillance jusque dans les cavités cardiaques droites, oreillette, passage de la valvule tricuspide et pointe du ventricule droit.

Une étude du recueil de l'onde P et du recueil de la dépolarisation ventriculaire QRS est effectuée, ainsi qu'une étude des seuils de stimulation du ventricule également, un bon seuil de stimulation se situant autour du volt avec une durée d'impulsion de O,5 milliseconde.

Le boîtier de la pile est connecté à la sonde et logé dans la région sous claviculaire juste en dessous du muscle grand­pectoral, la pile étant facilement palpable sous la peau.

Une petite semaine de surveillance en milieu médico­chirurgical suffit pour contrôler le bon fonctionnement de la pile, avec des électrocardiogrammes quotidiens et une surveillance électrocardiographique continue dans les premiers jours.

La technologie des pacemakers n'a cessé de faire des progrès ces dernières années. Ils sont devenus tous programmables, c'est-à-dire que l'on peut par télémétrie avec un programmateur électronique externe, interroger le système de la pile qui est de plus en plus informatisé et connaître les caractéristiques de la pile qui s'affichent selon un code à trois lettres. La première lettre indique la cavité stimulée, la deuxième, la cavité détectée, la troisième, le mode de fonctionnement pour inhiber ou déclencher. On a ainsi des pacemakers monochambres type VVI stimulant et écoutant le ventricule, AAI stimulant ou écoutant l'oreillette, DDD double chambre.

Le courant de la sonde et le voltage, ainsi que la durée d'impulsion, tous ces paramètres sont modifiables par télémétrie. On peut modifier également la fréquence de stimulation, passer par exemple de 70 à 50 par minute chez un patient présentant des crises d'angine de poitrine avec un rythme trop rapide; ou bien stimuler de 70 à 11O, 12O, avec les pacemakers possédant une possibilité d'adaptation à l'effort, pacemaker dit " rate responsive ", c'est-à-dire pouvant s'accélérer à l'effort par l'intermédiaire d'un capteur électrique, sensible aux déplacements et entraînant une accélération du rythme chez les patients qui ont perdu cette possibilité à l'effort (pacemaker VVIR, AAIR, DDDR).

Les contrôles cliniques et électriques auprès du cardiologue ou auprès du centre cardiologique qui a procédé à l'implantation de la pile doivent être périodiques tous les quatre à six mois, éventuellement plus rapprochés en cas de survenue de nouveaux malaises ou de palpitations. La durée d'une pile est maintenant de l'ordre de sept à dix ans: tout dépend de la fréquence à laquelle le patient est amené à l'utiliser et de l'intensité du courant que nécessite la sonde pour obtenir une bonne stimulation. Au terme de l'usure de la pile, un changement de boîtier s'impose.

L'intervention est encore plus simple que l'intervention initiale: la sonde de stimulation après vérification électrique peut être habituellement conservée.

Peu de précautions sont à observer. Le patient doit observer une vie la plus normale possible. Simplement, il faut bien signaler quelques précautions: éviter la proximité de tout champ électrique ou électromagnétique puissant, des détecteurs de métaux tels que ceux auxquels sont soumis les passagers dans les aéroports, ou les détecteurs de vols dans les grands magasins. Il est conseillé de ne pas stationner dans le champ de ces détecteurs.

Il faut prévenir le chirurgien généraliste en cas d'intervention et d'utilisation d'un bistouri électrique, celui-ci pouvant déprogrammer le stimulateur.

L'utilisation des moyens d'imagerie conventionnelle radiologique ou au scanner ne pose pas de problème. En revanche, l'utilisation de l'imagerie par résonance magnétique (IRM) est impossible.